Aappma de la Nive…Premier diagnostic suite à la crue.

Voici le communiqué de l‘Aappma de la Nive sur les premiers résultats des pêches électriques .

 

Une crue centennale

La crue du 4 juillet dernier a laissé bien des traces dans la vallée de la Nive.

Après quelques coups de mains aux riverains à hauteur de nos possibilités, l’équipe de l’AAPPMA de la Nive s’est penchée sur l’établissement d’un premier diagnostic des rivières.

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De mémoires de riverains « on avait jamais vu ça »! Pas tout à fait puisque d’après les archives de l’AAPPMA de la Nive, de telles crues auraient été enregistrées autour des années 1913 et 1926. Ce genre d’évènement est appelé crue « centennale » dans le jargon des hydrologues c’est à dire qui survient tous les 100 ans environ.

 

Une impression lunaire.

crue-IICertains cours d’eau (Bastan, Begui Eder, Hayra) ou portions de cours d’eau (Grande Nive, Nive des Aldudes) très touchés, ont un aspect lunaire, minéral. La végétation est arrachée, le lit creusé, le substrat emporté, pour être déposé plus loin.

 

Un premier diagnostic piscicole rassurant.

pêche d'inventaireLe 24 juillet dernier, à la demande des associations de pêche, la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a réalisé, avec l’aide des gardes de l’AAPPMA de la Nive et de l’APRN ,4 inventaires piscicoles:

 

  • 2 sur le Begui Eder, partie amont et partie aval (Bidarray), largeur = 3m
  • 1 sur le ruisseau d’Urdos (Saint Etienne de Baigorry) largeur = 4m
  • 1 sur le ruisseau d’Hayra (Banca) largeur = 4,5m

Voici l’analyse des résultats faite par l’équipe technique de l’AAPPMA.

Premier éléments rassurants et chose incroyable, des truitelles de l’année ont été capturées lors de ces inventaires sur l’amont du Begui Eder et sur le ruisseau d’Urdos. Ces alevins si fragiles en apparence (6 à 8 centimètres) ont survécu à la crue sur certains cours d’eau. En revanche, aucun juvénile n’a été observé sur l’Hayra et l’aval du Begui Eder.

Selon les références scientifiques (Indice d’Abondance Truite des Pyrénées ouest), les densités de truites observées après la crue sont:pêche électrique truites fario

  • MOYENNE pour le ruisseau d’Urdos (2300 ind / ha soit 63 TRF pour 100m de cours d’eau soit 1TRF tous les 2m)
  • MOYENNE pour l’amont du Begui Eder (1900 ind / ha soit 60 TRF pour 100m de cours d’eau soit 1 TRF tous les 2m de berge
  • FAIBLE pour le ruisseau d’Hayra (1222 ind / ha soit 55 TRF pour 100m de cours d’eau soit 1 TRF tous les 2m de berge)
  • TRÈS FAIBLE pour l’aval du Begui Eder (398 ind / ha soit 11 TRF pour 100m de cours d’eau soit 1 TRF pour 10m de berge)

ind= individus; ha= hectare; TRF = truite fario

Exemple: 2300 ind/ ha signifie 2300 truites présentent sur 10 000m2 soit 2000m d’un ruisseau de 5m de largeur

Même si les densités de truites sont décrites comme « FAIBLE, MOYENNE… », il faut tout de même garder à l’esprit qu’il reste sur ces cours d’eau impactés 1 truite tous les 2m de berge! Cela permettra donc à la population de se refaire une santé rapidement (c’est à dire d’ici 2 ans si tout va bien). Il faut également prendre en compte que ces cours d’eau impactés seront « colonisés » par des truites venant d’autres cours d’eau ou portions de cours d’eau non impactés durant la prochaine période de reproduction (hiver prochain).

Cependant, tous les pêcheurs de la vallée ont pris conscience qu’une partie du cheptel a disparu suite à la crue. Il est impossible de quantifier la perte pour l’instant et d’autres inventaires sont prévus courant septembre. D’ici là, il appartient à chacun d’entre nous de se responsabiliser dans sa pratique d’ici la fin de la saison.

repro-nive-aldudesApportons notre pierre à l’édifice, une ou deux truites relâchées lors de nos prochaines parties de pêche (surtout les géniteurs) donneront sans doute un coup de pouce à la population pour se remettre en état.

Pour finir, 48 heures après la crue, des truites de mer remontaient déjà la Nive et étaient capturées sur les pièges . des passes à poissons. Elles aussi apporteront leur coup de pouce lors de la prochaine reproduction !

 à bientôt au bord de l’eau.

Un commentaire.

  1. Merci Laka pour cette information pleine d’espoir.
    Parmi les dégâts de la crue, tu évoques des lits creusés et du substrat emporté. Avez-vous également identifié des ruptures de continuité qui rendraient l’accès à certains ruisseaux infranchissable pour les géniteurs ?
    C’est le genre de dégradation qui peut pénaliser la recolonisation des cours d’eau.

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